quelques idées reçues sur les marges et la concurrence (1) (Securibourse)

par Graham ⌂ @, lundi 15 janvier 2007, 01:41 (il y a 6314 jours) @ Graham

Une des principales méprises affectant le cours d’Acadomia concerne la pression sur les marges. Le titre chutait depuis trois ans. Il fallait en donner une explication compréhensible. Il y eut d’abord l’idée du dégagement de fonds étrangers. La chute perdurait, il fallut trouver autre chose. Les propos de Ségolène Royal agitèrent un temps la communauté boursière. Remettre en question un dispositif qui a prouvé son efficacité (créateur de quantité d’emplois équivalents temps pleins, régularisation de marché noir, sécurisation sociale des travailleurs) est absurde économiquement et socialement. Je doute que Madame Royal, investie, contribuerait à rejeter dans la précarité quantité de travailleurs, pour l’essentiel jeunes, afin de satisfaire quelques dogmatiques. Ce discours, dès lors, n’a plus de place que dans le cadre d’un débat préélectoral. Reste l’idée de pression sur les marges. Depuis plusieurs années les bénéfices d’exploitation avaient cru sans anicroche, on vantait alors le modèle économique de la société. Quelques uns s’ingénièrent à interpréter la prévention concernant l’intensification de la concurrence indiquée dans le communiqué sur les résultats semestriels. La stabilité des résultats, la baisse de la marge, les confirmation de la direction sur le développement de la concurrence suffirent à convaincre le marché de l’inversement de tendance du secteur. Celui-ci, désormais, en raison de sa popularité, était soudainement devenu hyperconcurrentiel. Inéluctablement les marges devaient décliner et l’exploitation d’Acadomia serait en danger. La raison de la chute était trouvée. Qu’en est-il vraiment > La baisse ponctuelle des marges suffit-elle à rendre compte au mieux de l’évolution du secteur > Ces questions ne sont pas pleinement résolues. J’ai voulu en première approche décrire l’évolution de l’idée d’érosion importante des marges dans l’opinion des investisseurs. Celle-ci n’était pas spontanée. Elle s’est immiscée progressivement dans l’esprit de ceux-ci, d’abord comme hypothèse possible pour expliquer la baisse du titre, enfin comme certitude et évidence une fois les résultats tombés alors que les esprits y étaient prédisposés. Il ne s’agit pas de démentir l’existence d’une concurrence, ni d’en minimiser les effets, mais de la situer en parallèle avec la stratégie offensive de développement et de conquête prise par Acadomia. Cette mise en perspective permettra de corriger l’excès d’inquiétude et relativisera l’idée d’importance des effets de la concurrence sur la croissance et la rentabilité d’Acadomia.


Partons d’un premier constat : Acadomia est très rentable et jouit de marge confortable. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les rentabilités d’exploitation sur chiffre d’affaire des dernières années :
-2000/2001 : 24,3%
-2001/2002 : 25,6%
-2002/2003 : 28,1%
-2003/2004 : 28,9%
-2004/2005 : 30,2%
-2005/2006 : 25,7%
Dans la durée, la marge d’exploitation est relativement constante et oscille à un niveau élevé entre 24% et 30%. Ce premier constat atténue l’idée d’incursion soudaine de la concurrence dans les affaires de la société. La marge d’exploitation demeure remarquablement élevée, signe de la santé d’Acadomia en son marché.
Détaillons maintenant charges et revenus d’Acadomia.


REVENUS D’EXPLOITATION :

Les revenus d’exploitation d’Acadomia se décomposent en deux catégories :
-les prestations de services, qui forment l’essentiel des revenus et le cœur d’activités d’Acadomia. Le chiffre d’affaire traduit l’activité des agences détenues en propres. Le taux de croissance organique du groupe traduit l’augmentation des ventes de prestation par les agences et le développement de affaires dans les agences nouvellement créeées. Sur la base du volume d’affaires, le taux de croissance est de 17% cette année, signalant la vigueur de la demande de services.
-les redevances des franchisés. Elles sont constituées par les droits d’entrée, les redevances d’enseignes, de publicité et de back office payées par les franchisés pour exploiter les marques. La société n’en supporte ni les coûts, ni les risques, qui sont reportés intégralement aux franchisés. Ces franchises, par contre, lui assurent un revenu garanti, pour l’essentiel proportionnel aux chiffres d’affaires des franchises. Ces revenus sûrs sont amenés à croître. D’une part en raison de la poursuite du développement du réseau (développement des franchisés actuels et création de nouvelles agences) qui profite de la notoriété croissante des marques –cercle vertueux : la notoriété des marques suscitant l’attrait de la franchise et la multiplication de celles-ci qui contribueront elles-mêmes à accroître la notoriété des marques-. D’autres part en raison de la proportion plus importante des redevances versées par les agences franchisées (droits d’entrées plus élevés, commission proportionnelle au chiffre d’affaires plus importante, renégociation des contrats de franchise afin d’en augmenter la proportion).

La part des revenus issus des franchises est amenée à croître de plus en plus les années prochaines. La notoriété croissante des marques favorise le développement de l’ensemble du réseau, gage de récurrence et de progression des revenus issus des redevances dans le temps. Les prestations de services, soutenues par une demande forte et le développement en propres de nouvelles agences, génèrent des revenus croissants d’année en année, ce que traduit le taux de croissance organique.

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