Comment supporter la baisse? (Securibourse)

par Graham ⌂ @, lundi 08 janvier 2007, 22:50 (il y a 6320 jours) @ Graham

Un peu de philosophie siérait en cette période agitée. Je comprends la peur qui assaille les anciens actionnaires, cette peur irrationnelle qui, peut-être, contraint quelques uns à se dépouiller. A cela, il n’est rien à faire. La bourse est lieu de toutes les folies humaines. Toutes les passions y sont exacerbées : les bonnes et les mauvaises. Chacun sait ce qu’il y met de sa vie même. Alors, comment fera-t-on pour souffrir les affres qui nous tiraillent quand nos choix nous paraîtront soudainement douteux, quand la réalité d’une baisse à la fois nous nargue et nous blesse > Je ne vois qu’une solution :
-s’abstenir de lire la cote
-approfondir constamment la connaissance que l’on a de l’entreprise, par la lecture, les discussions, etc., afin de conforter ou d’infirmer son jugement.
-patienter jusqu’à ce qu’enfin le marché reconnaisse la valeur véritable de l’entreprise.

Cette méthode appliquée peut paraître simpliste. Elle a plus de sagesse qu’elle n’y paraît.
Le premier tiret désigne cette valorisation, facteur exogène de la société même, dont j’ai parlé ailleurs, qui me paraît aujourd’hui, concernant Acadomia, si décorrelée des fondamentaux.
Le second tiret concerne l’application que l’on doit avoir à comprendre les fondamentaux de l’entreprise, fondamentaux qui conduiront à former notre propre opinion sur ce que serait une valorisation juste de l’entreprise.
Le troisième tiret concerne l’attitude morale que l’on doit avoir, soit la patience, tant que les deux valorisations susdites diffèrent, mêlée avec la certitude que tôt ou tard elles se conformeront l’une à l’autre.

De cette méthode, je tire mon indifférence à la baisse du titre et mon sang froid devant les évènements. Bien entendu, cela suppose une autre disposition : la confiance en son jugement que seul donne l’exercice approfondi du second tiret.

Pour mémoire et pour revenir à Acadomia, il me parait utile d’insister sur les volumes d’échanges de ces derniers mois. Le volume quotidien des transactions est anormalement élevé. On pourrait presque penser que quasi tout le flottant du titre a changé de main sur la période. Qu’est-ce que cela signifie > D’une part, que de nombreux vendeurs, excédés et éreintés, ont fini par jeter l’éponge devant les incertitudes et ont vendu. C’est l’aspect négatif. L’aspect positif ressort par son contraire. L’important volume d’échange signifie aussi, par opposition, que beaucoup convoitent le titre et le trouve sans doute bon marché.

Il reste que la panique des vendeurs les rend directement responsables de la baisse du titre. Cette panique s’auto entretient par elle-même, la baisse entraînant la baisse. J’en appelle à la raison. La passion devrait-elle dominer l’esprit > Or, c’est bien de cela dont il s’agit. Quand les modèles de valorisation les plus éprouvés signalent avec netteté que le titre est déprécié, que malgré tout le titre continue sa chute, alors c’est le signe que la passion domine la raison. Je ne vois dans la chute du titre que cette panique. Quel enseignement tire-t-on de l’histoire boursière > Que les excès dans un sens sont supplantés tôt ou tard par les excès inverses. Mais aussi que ceux qui savent garder leur sang froid profitent de telles aberrations provisoires. Comprenne qui pourra.

Pour finir, j’évoquerai l’attitude d’un éminent investisseur : Warren Buffet. Ce dernier se réjouissait de la baisse des titres qu’il possédait. Cela lui donnait l’occasion d’en acheter moins chers d’autres. Hé bien, en cela consiste l’attitude positive qu’il conviendrait en ces temps houleux d’adopter.

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