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par mareva @, Barjac, samedi 18 décembre 2004, 10:08 (il y a 7076 jours) @ mareva

D'autres sociétés se voient appliquer une décote historique. C'est notamment le cas de certaines sociétés familiales qui, en dépit d'une nette appréciation de leur valorisation boursière au cours de ces trois dernières années, affichent encore une décote d'environ 10 à 20 % par rapport à leurs fonds propres ou leur actif net réévalué. Le fabricant de jouets Smoby, qui figure dans notre sélection, affiche ainsi une décote de 10 % par rapport à ses fonds propres. Si cette dernière n'en demeure pas moins exagérée, elle peut s'expliquer par le verrouillage de son capital, qui retire à l'action Smoby l'aspect spéculatif lié à une éventuelle OPA (offre publique d'achat) ou un changement de contrôle. Parallèlement, ces sociétés adoptent souvent une stratégie à long terme qui ne répond pas forcément aux attentes du marché. Les « vraies » valeurs décotées sont donc celles dont la sous-valorisation n'est pas justifiée.



Trois ratios pour mettre en lumière une décote
1 Le PER, ou multiple de capitalisation

L'indicateur le plus fréquemment utilisé est le multiple de capitalisation des bénéfices estimés, ou PER (Price Earning Ratio). Il mesure en nombre de fois le résultat net par action d'une société, et donne une indication sur les perspectives de bénéfices. Généralement, un multiple de capitalisation est considéré comme faible à moins de sept fois les bénéfices estimés pour l'exercice de l'année suivante. Ce ratio est toutefois à manier avec précaution, en fonction notamment du secteur d'activité de la société concernée. Les sociétés industrielles cycliques, comme l'automobile, la métallurgie ou l'extraction et l'exploitation des matières premières, affichent rarement des multiples de capitalisation supérieurs à 10 fois les bénéfices estimés pour l'exercice à venir. Ces activités nécessitent la réalisation de gros investissements pour assurer l'amélioration des bénéfices, et la croissance de leurs résultats n'est pas aussi forte que dans d'autres secteurs d'activité sauf en cas de succès d'une gamme de produits (automobile) ou d'une forte hausse des cours des matières premières (métallurgie) comme c'est le cas actuellement. Dans le luxe, en revanche, les multiples de capitalisation sont traditionnellement très élevés, de l'ordre de 16 à 22 fois les bénéfices attendus. Un tel niveau de valorisation s'explique par la rentabilité élevée des capitaux investis dans le secteur. Le luxe nécessite certes des investissements, mais la rentabilité sur la vente des produits est très forte, de l'ordre de 65 % de marge brute sur certains articles, permettant ainsi d'anticiper une progression significative des résultats sur les exercices à venir. Les sociétés de notre sélection affichent toutes des multiples de capitalisation en moyenne inférieurs à 10 fois nos estimations de bénéfices pour 2005. A seulement 5,8 fois notre hypothèse de résultats pour l'an prochain, la fonderie d'aluminium Le Bélier nous paraît sous-évaluée.

Le distributeur bordelais de petit outillage Bricodeal (8 fois les bénéfices 2005) affiche un ratio près de deux fois inférieur à la moyenne du secteur de la distribution, qui s'établit entre 13 et 14 fois. Enfin, les multiples de capitalisation des sociétés de signalisation Lacroix SA (8 fois l'exercice 2004/2005, clos le 31 août) et Signaux Girod (8,8 fois les bénéfices 2005) sont relativement faibles au regard du mouvement de concentration anticipé sur le secteur, qui pourrait déboucher sur de nouveaux relais de croissance en termes d'activité, et d'effets de levier sur les résultats.

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mareva


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