privatisation suite

par thegambler, lundi 13 décembre 2004, 06:56 (il y a 7081 jours)

Cet intérêt des investisseurs privés est en tout cas de bon augure pour Hervé Gaymard, le nouveau ministre des Finances, qui devra mener à bien les chantiers ouverts par Nicolas Sarkozy. Mais les particuliers répondront-ils à l'appel > Les pronostics paraissent hasardeux car le nouveau ministre devra convaincre les investisseurs qu'EDF présente le même intérêt qu'Enel, E.ON ou Endesa, les vedettes européennes du secteur qui avaient pourtant connu des débuts difficiles. Dans l'immédiat, les investisseurs restent perplexes : l'électricien français est très endetté, la pertinence de sa stratégie à l'international reste à démontrer et le soutien des investisseurs étrangers est tout sauf acquis.

L'attrait de son corollaire, GDF, est en revanche plus évident. « Le groupe est bien géré et son activité est en pleine expansion. De plus, ce dossier est plus spéculatif car il est possible que le groupe s'allie à des partenaires européens ou s'adosse à un grand groupe pour obtenir la taille critique », commente Jean-Charles Mériaux.

Le projet EADS-Thales qui permettrait à l'Etat de se désengager s'avère quant à lui complexe. La fusion souhaitée par l'équipe au pouvoir se heurte non seulement à des questions diplomatiques mais aussi à l'opposition de Denis Ranque, PDG de Thales, qui défend farouchement son indépendance, et aux décisions de Dassault et Alcatel. Malgré la complexité du dossier, ce rapprochement pourrait se montrer favorable aux investisseurs. C'est du moins la conviction de nombreux professionnels de la gestion. Comme l'explique Michelle Giovanetti, chez Montpensier Finance, « les intérêts des actionnaires minoritaires pèsent assez peu sur ce type de valeurs. Elles n'en constituent pas moins des placements attrayants. Car une fusion répondrait à une logique industrielle. Les titres seraient probablement chahutés à court terme, mais à plus long terme, la fusion serait créatrice de valeur. »

Pour Jean-Charles Mériaux, « la recomposition du secteur à l'échelle européenne est nécessaire. Or ce rapprochement aurait un sens industriel. Thales dispose d'un vrai savoir-faire technologique mais il est isolé. EADS est surtout exposé à l'aéronautique militaire dont le cycle est décalé par rapport à l'aéronautique civile. »

Le blason redoré d'Air France
Frédéric Plisson, gérant du FCP Echiquier Hexagone, à la Financière de l'Echiquier, souligne par ailleurs que la décote sur Thales est assez significative à 30 euros. Après le beau parcours d'EADS ces deux dernières années, ce titre pourrait constituer un véhicule intéressant pour miser sur cette opération potentielle.

Le dossier le plus attrayant demeure cependant Areva. Alors que le marché est en quête d'alternative au pétrole, le groupe nucléaire a tout pour plaire : il n'a pratiquement aucun concurrent en Europe et son expertise technologique est reconnue. « De facto, Areva fera partie des candidats à l'entrée au CAC 40, note Frédéric Plisson. Sur la base du cours actuel du certificat d'investissement, le groupe pèserait près de 9,8 milliards d'euros, avec un flottant de 4 milliards d'euros, un seuil supérieur à Capgemini ou Sodexho et proche de Publicis. »

Les gérants resteront cependant vigilants sur le prix proposé. Comme le rappelle Michelle Giovanetti, « le cours du certificat d'investissement a plus que doublé en un an et demi et a désormais besoin de souffler. S'il ne fait aucun doute qu'Areva offre une véritable opportunité de diversification dans l'énergie sur une société de grande qualité, tout l'attrait du titre dépendra des conditions de l'offre lors de l'ouverture du capital. »

Au-delà de ces grands dossiers d'actualité, les autres dossiers pourraient rencontrer un certain succès. Les gérants ne se disent pas hostiles à des cessions de parts du capital d'ASF ou France Télécom. Le dossier Snecma trouve même des partisans, en dépit des interrogations sur sa fusion avec Sagem.

Mais la cession de participation la plus attendue est désormais Air France. Le groupe ne fait certes pas l'unanimité dans la mesure où il subit de plein fouet la hausse du prix du carburant. Mais, depuis la fusion avec KLM, la compagnie, longtemps considérée comme un dossier difficile, a redoré son blason auprès des investisseurs. Ses résultats sont bien orientés et la valorisation du titre est jugée raisonnable par les professionnels. « Un placement de titres supplémentaires pourra enclencher un cercle vertueux, prévoit Frédéric Plisson. Le flottant, qui avoisine aujourd'hui les 3,8 milliards d'euros, approcherait du seuil critique pour rentrer dans les grands indices nationaux et européens. Le titre bénéficierait alors des mouvements de flux notamment des investisseurs anglo-saxons, qui seront d'autant plus enclins à acheter la valeur que l'Etat se sera désengagé. »


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